HAC and slash

HAC au tison

Le Havre est un club d'ascenseur comme le Racing, mais qui transite rarement au même étage au même moment. De quoi faire glapir Calogero en apesanteur.

Par exemple, à l'époque où Papin entrainait encore le Racing, le HAC était emmené par la duo star Lesage-Traoré (18 buts chacun), et n'a dû sa sixième place finale - 14 points derrière le Racing - qu'à sa fragilité dans les matches-clés et à sa trop grande dépendance à son duo d'attaque. La saison suivante, malgré leur départ, Le Havre tient son rang en L2 grâce à l'éclosion de sa nouvelle pépite Guillaume Hoarau (28 buts !), et parvient même à décrocher la L1. Côté Racing : L1, onze défaites de rang.

En 2008-2009, Hoarau part au PSG, Traoré se refait la cerise au Racing, Lesage revient sans convaincre en Normandie ; le Havre vit le martyr en L1. Le jeune Alassane (10 buts) n'y peut rien. L'attaque est l'avant-dernière de L1, Jules-Deschaseaux ne voit que quatre victoires de toute la saison pour quinze défaites, et l'ambiance est sinistre. Jean-Marc Nobilo puis Frédéric Hantz en font les frais. Retour en L2, que le Racing manque de quitter pour un point.

Restent aujourd'hui au Havre un club plus-que-centenaire, une myriade d'actionnaires locaux à tendance conservatrice, un centre de formation qui tourne à merveille. Le HAC est encore ce que le Racing, lui, pourrait être dans l'idéal d'ici un an ou deux. Sauf dépôt de bilan impromptu.

Pour cette saison, le président Louvel est reparti à neuf en nommant Cédric Daury, qui avait entraîné Châteauroux pendant deux saisons ; malgré ses soucis offensifs (21 buts marqués, un de plus que le Racing), l'équipe est cinquième, à deux points de la montée. Il faut dire quand même que devant, alors qu'Amadou Alassane a dû interrompre sa carrière cet été à cause d'une malformation cardiaque, Nikola Nikezic et Mamadou Diallo ne sont pas des foudres de guerre. C'est surtout le milieu de terrain havrais qui est à craindre, à l'image d'Alexandre Bonnet, transfuge de Toulouse, du produit local Jaït Ben Idir et aussi d'Hassan Alla. Celui-ci s'est malheureusement blessé en novembre, pour six mois. N'oublions pas le gardien Johnny Placide, qui prend cette saison le relais du numéro 2 Christophe Revault, un autre symbole de la formation havraise il y a... bientôt quinze ans de cela.

Malgré ses atouts, le Havre fonctionne au ralenti ces derniers matchs ; la dernière victoire date du 27 novembre (1-0 contre Ajaccio) – à l'époque, le club était deuxième. Pour sa dernière sortie, le HAC a perdu contre Clermont, qui était quinzième. On peut bien imaginer aujourd'hui prendre un point ou plus.

Racing au balcon

D'autant qu'il y a eu du mieux au Racing.

Certes, le club arrive au terme de sa dernière annus horribilis recensée, avec devant lui la perspective de la relégation administrative, sportive, ou d'une liquidation pure et simple. Tout de même. Aux commandes, on verra à nouveau - et peut-être pour longtemps encore - Pascal Janin. Si une bombe atomique explosait sur la cathédrale, seuls quelques bactéries, scorpions et Pascal Janin survivraient.

Mais le moustachu semble avoir gagné les joueurs à son projet fou de maintien, en témoigne la victoire probante contre Guingamp à la Meinau la semaine dernière. Et cela, sans se reposer paresseusement sur Nicolas Fauvergue en attaque et Habib Bellaïd en défense. Il y avait à la place un milieu récupérateur à trois avec un Guillaume Lacour excentré - plutôt efficace -, un Magaye Gueye à nouveau buteur, un Milovan Sikimic enfin à l'aise dans la charnière centrale, et Yassine Bezzaz correct dans l'axe. Et surtout un jeu plus réfléchi. Voilà sans doute une bonne base de travail pour la suite, d'autant plus que l'équipe devrait être au complet contre le Havre.