Un match d'enfer (même s'il n'y avait pas Rocheteau)

Les prolégomènes de cette rencontre au sommet de National furent marqués par deux scandales, qui feront date.

Premièrement, l'auteur de ces lignes s'est vu refuser l'accès au stade car en possession... d'un casque de vélo. Les différentes tentatives pour parlementer avec les autorités s'étant révélées désespérément infructueuses, il fallut recourir à des expédients. Un petit exemple parmi d'autres du délire sécuritaire et de ses absurdités.

Deuxièmement, aucun hommage n'a été rendu aux deux grands disparus des derniers jours, Lemmy Kilmister (le presque sosie anglais de Johnny Harlay) et Michel Delpech (le presque sosie loir-et-cherien de Raymond Domenech époque moustache). Un petit exemple parmi d'autres de la vanité du succès.

Ces vétilles indignées étant expédiées, l'on peut se concentrer sur le match qui fut comme d'habitude, c'est à dire globalement dégueulasse si l'on se targue d'être un esthète du football mais plutôt plaisant si l'on vient surtout pour voir le Racing jouer, raconter quelques saloperies avec les copains de tribune et gueuler sur l'arbitre, les joueurs adverses ou les deux.

On notera néanmoins une entame de match plutôt rugueuse, avec un jaune de chaque côté lors du premier quart d'heure et quelques contacts assez marqués, comme quand Dimitri Liénard se fit découper au milieu de terrain. Ledit Liénard n'étant d'ailleurs pas le dernier pour se rouler par terre et nous faire la grande comédie de l'agonie sur le pré pour ensuite gambader comme un petit faon quelques instants après. Avec la tête baissée et dans tous les sens, le petit faon.

Belfort ne se contentait toutefois pas de défendre, avec deux vrais attaquants et une volonté de se porter vers l'avant à chaque hésitation d'un Racing privé de Jérémy Grimm dans l'entre-jeu. Pas forcément de grosse occasion du côté des Terrifortains en première période, mais tout de même une présence permanente via un bloc placé assez haut et susceptible de créer le danger à tout moment pour une arrière-garde strasbourgeoise qui semble heureusement remise de ses errements initiaux, à l'image d'un Ernest Seka à nouveau solide dans son rôle de stoppeur et de chef de défense.

Le Racing de son côté se procurait une première occasion, le coup-franc de Liénard étant claqué au-dessus. Le nouveau venu Denis Bouanga se signalait ensuite par deux situations franches plutôt mal négociées avant que Blayac ne marque involontairement du genou sur un coup-franc de Pouye venu de la gauche. A l'image de la saison, les Bleus sont solides dans les bons soirs mais peu inventifs, et s'en remettent aux coups de pieds arrêtés pour scorer. Cela suffit toutefois pour clôturer le premier acte sur la marque de 1-0.

Au retour des vestiaires, le match se déliait et devenait presque agréable. Belfort se découvrait, gâchait quelques belles occases mais le Racing se montrait tout aussi dangereux, même si le but du break se fit un peu attendre. Il vint finalement à la 88e par l'entremise de Denis Bouanga, lequel négociait cette fois parfaitement son face à face avec le gardien de l'ASMB. Le joueur d'origine gabonaise nous gratifiait d'un salto, affirmant son statut d'Aubameyang du pauvre, le stade se levait, ne se rasseyait pas jusqu'à la fin du match et tout le monde était content car, de surcroît, le Racing se retrouve propulsé leader. Ce qui est quand même fort de café quand l'on vient d'enchaîner trois défaites consécutives. Mais enfin, ne boudons pas notre plaisir, surtout qu'Herbert Léonard – tout comme Hervé Vilard – n'a pas été attrapé par la grande faucheuse pendant les fêtes de fin d'années. Alors que son parolier s'est fait virer de la Trois, et ça aussi c'est un sacré scandale, encore heureux que ma grand-mère n'ait pas vu ça.

En plus, j'ai eu de la schneck parce j'ai retrouvé mon casque planqué sous une voiture sur le parking, mais bon peut-être que vous vous en fichez un peu.

En somme, une bonne soirée.